J'ai attendu en silence que l'automne s'achève.
La nuit est passée, diffuse, étirée, un drap bleu sur la face pour couvrir son ennui. Certains battaient le rappel des souvenirs, le sang chargé d'alcool. J'ai entendu une quinte de secondes dégénérer en alarme râpeuse, une fuite de Klaxons comme des baisers volés, courir les rues, chasser le froid. Il y a eu quelques lumières, le ciel toujours, percé de jaune, rouge, bleu, des paillettes dégueulasses de poudre brune embrasée. La fièvre de ceux qui s'aiment la première fois, cachés dans le bruit, gesticulations improvisées, maladroites.
Sans fard, simple et touchante insomnie, la nuit anonyme qui souffre d'être seconde. Je voudrais lui offrir ce moment pour le calme qui en émane. Il y a dans cet espace un charme délicat, l'écho d'une note qui réfléchie sous le feutre.